Veuillez je vous prie vouloir bien m’excuser sur la liberté que je prends de m’adresser a vous sans avoir l’honneur d’en être connû, mais j’ose me flatter d’avance que vous serez assez bon que de me pardonner cette demarche en faveur du motif qui me guide et m’anime;

Je me plais a croire que vous vous rappelez encore du souvenir de mr Etienne Cathalan à Marseille;—Etant parti de France pour me rendre en ce pays-ci, et ayant essuyé des malheurs sans nombre, qui m’ont empechés de faire mes petites affaires, a pouvoir retourner dans ma patrie; j’ai cru propre de pouvoir m’obtenir un peu de terre dans le Tombegbee River, ce que je fis, vû les circonstances malheureuses ou je me reduit en ce moment; ayant cru m’embarquer a New York pour Mobile, j’eu l’honneur de vous faire achéminer une lettre, que me donna mon Cousin Cathalan, pour vous remêttre, et que je mis à la poste, incluse dans cela que je vous ecrivis alors vous faisant part des details des circonstances de mes affaires, et que je ne doute pas que vous ayez reçu en leurs temps;—Le navire n’étant pas parti pour la dite destination, j’ai mieux faire aulieu d’attendre de m’achéminer par Christiansburgh la, ce que j’executais a pieds jusqu’ici, et ayant sçu que vous demeuriez aux environs, je prends la liberté de vous écrire ne pouvant pas marcher: afin d’obtenir de vos conseils sur le pays que je vais parcourir, n’ayant aucunes connoissance, attendant votre bonté d’acquiescer a ma demande—J’ai l’honneur d’être—

très Estimble Monsieur avec une parfaite Consideration & Respect—Votre devoué & hble Serviteur

P. de Valltone