Benjamin Franklin Papers
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To Benjamin Franklin from Dumas, 26 February 1779

From Dumas

ALS: American Philosophical Society

La Haie 26e. Fevr. 1779.

Monsieur,

Ma Lettre ci-jointe, du 23, étoit fermée, & alloit partir, lorsqu’on m’apporta vos deux Lettres des 11 & 19, & le feuillet ci-joint de la Gazette de Leide. Autant que la faveur des vôtres me fut agréable, autant celle que vous verrez dans ce feuillet, marquée d’une croix, me fit de peine.4 Elle fut pour moi un coup de foudre. Cela fait déjà, & fera encore, un très-mauvais effet ici & ailleurs. Je venois de Delft, & je me rendis le lendemain à Leide, pour d’autres affaires. J’ai vu chez le Gazettier de Leide la Lettre originale, qui est bien de la propre main de celui dont il y a la signature dans l’imprimé. Il a écrit dans le même goût au Courier du Bas-rhin. Je n’en dirai rien de plus. Mais tout cela m’interdit, & confond mon coeur & toutes mes idées.

Passons à un objet plus consolant. Je vous remercie, Monsieur, de l’avis qui m’apprend, que vous êtes le seul Ministre plénipotentiaire du Congrès à la Cour de France. Je vous en félicite; & je m’en félicite aussi.

Celui avec lequel vous n’avez pu tomber d’accord, à ce qu’il paroît, n’est pas plus mon Ami que celui qui est plus ancien en date; & ce n’est qu’à mon grand regret, & fort à contre-coeur, que je me suis vu dans le cas de devoir vous donner certains avis. J’ai dû me mêler de cette affaire pour bien des raisons, que je ne puis confier à ce papier, mais que je pourrai un jour vous dire de bouche. La raison générale, à laquelle toutes les autres aboutissent, est celle-ci: amici plures, sed magis arnica respublica.5

Les insinuations qui m’ont été faites l’année passée, me sont venues de la part de fort braves gens, qui ne sont liés ni avec l’un ni avec l’autre; & j’ai eu depuis occasion de remarquer, par des discours non affectés échappés à d’autres, qui ignoraient mes relations politiques, qu’il existe, depuis déjà deux ans, une certaine défiance à ce sujet. Le plus sûr me paroît être, de liquider souvent, & d’être le moins qu’il sera possible en avance.

Un autre avertissement, qui me vient d’un autre côté, c’est qu’on assure, qu’il y a en France-même une clique d’Etrangers accrédités, qui n’aiment pas les Américains, qui traversent sourdement la nouvelle république, & qui sont informés, par de faux amis, de tout ce que font ses serviteurs.6 Tout cela, Monsieur, comme vous l’observez fort bien vous-même, est très-délicat et embarrassant.

Ceci étoit écrit, lorsqu’on m’a apporté deux Lettres de Mr. Sturler de l’Altemberg, dont le contenu me détermine, non seulement à suspendre encore mon jugement sur les termes où vous pouvez en être avec son compagnon, mais à faire passer cette Lettre ici par la même voie que celle du 25e Janvr.

Je suis, avec le plus respectueux dévouement, Monsieur, Votre très-humble & très-obeissant serviteur

D.

Passy à S. Exc. Mr. Franklin Min. Plenipe. des Et. Un. de l’Am.

Addressed: à Son Excellence / Monsieur Franklin, Ministre / Plénipotentiaire des Etats-Unis / de l’Amérique / à Passy

Notation: Dumas 26. Fev. 1779.

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

4The enclosure, now missing, must be the extract of a Feb. 8 letter from Arthur Lee to the editor of the Gaz. de Leyde, Jean-Etienne Luzac, which appeared in the Feb. 23 issue of that publication. Lee’s letter, as the Gazette reported, was in response to Silas Deane’s article in the Pennsylvania Packet questioning Lee’s character and loyalty (for which see the commissioners to Vergennes, Feb. 5, above). The Gazette’s translation of Lee’s response reads:

Je vous prie, Monsieur, de donner, au sujet de la Lettre, qui a paru sous la Signature de Silas Deane, la Réponse suivante au Public: “que je déclare de la manière la plus solemnelle, que toutes les Accusations, qu’elle contient contre moi, sont absolument fausses.” Le détail particulier des Preuves, qui démontreront, non-seulement que les Accusations sont fausses & scandaleuses, mais aussi que l’Accusateur a perdu, avec la raison & la justice la plus parfaite, la confiance du Public, est dû aux Deputés du Peuple des Etats-Unis assemblés en Congrès, dont je suis le Serviteur: Et je ne puis donner ce detail au Public sans leur permission. En attendant je m’assure, qu’un déni clair & positif sera reçu par toute Personne honnête & impartiale comme une Réponse suffisante à de simples Accusations, manifestement dictées par la rancune d’un Homme disgracié. (Signé) Arthur Lee.

5“There are many friends, but the greater friend is the republic.”

6Since BF wished him to speak more clearly, Dumas wrote on March 23 that he would warn him against confiding knowledge of American affairs to “Chev. G.” [Georges Grand]. In general, Dumas continued, Genevan banking houses established in France and in Amsterdam were secret supporters of England. APS.

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