Mr. Monroe ayant eu la bonté depuis le 1er. Mai der de voulloir bien m’appointer pour vous apporter ses Dépêches, j’ai L’honneur de vous informer que je viens ce jour de débarquer a New-york, d’ou suivant ses ordres je dois me rendre a Washington-City dans la plus grand diligence; mais comme il m’a très particulierement recommandé de ne les remettre qu’a vous ou Mr. Madison, et quon vient de me dire que n’y vous n’y lui n’y êtes actuellement, voudrés vous bien my honorer de vos ordres pour m’indiquer a qui je dois les délivrer. Je vais partir cet aprés midi par le courier de la Malle et serai dans peu de jours a Washington, dont je ne partirai qu’aprés avoir recu L’honneur de votre reponse, n’ayant de plus grand empressement que de suivre exactement les instructions de Mr. Monroe qui a bien voulu mettre confiance dans mon exactitude, et me faire esperer que le Gouvernement m’en accorderoit quelque gratiffication en outre du remboursement qui me seroit fait a mon arrivée, a Washington, de mes dépenses a Paris et fraix de Voyages depuis le 1er. mai qu’il m’a employé jusqu’au moment ou j’aurois eu rempli la mission importante dont il me Chargeoit.

D’aprés l’interet que Mr. Monroe a eu la bonté de montrer sur mon grand désappointement dans la Succession de Mde. Bellanger, dont je prends la liberté de vous communiquer cy joint ce qui m’en est révenu, j’ai lieu de croire que cette malheureuse circonstance pour moi, Lui a eté d’un grand encouragement, pour le faire m’employer auprés du Gouvt. de préferance a toutte autre personne, et cela me seroit, Monsieur, un dedomagement bien sensible, si je puis obtenir de vos bontés que vous veuilliés bien me faire la grace de seconder ses bonnes intentions, en m’accordant quelque Gratiffication qui seroit ma principalle ressource pour former L’etablissement durable auquel j’espére depuis tant d’années pour ma malheureuse famille; car la révolution ayant ruinés Ceux de mes parents qui auroient pû m’ètre de quelque utilité, je n’en ay pu obtenir que de trés foibles secours, si ce n’est en promesses pour Lavenir aussitot que leure fortunne se sera rétablie. Je les ay tous quittés trés disposés en ma faveur, et les ay informé de ce que je devois en Virginie, et particulierement a vous, Monsieur, dont j’ose encore supplier les bontés indulgentes pour ce nouveau retard, et je ne puis qu’esperer vu leurs bonnes dispositions, que j’en obtienne avant Longtems les moyens de faire honneur a mes engagements, et pouvoir donner un Etablissement honnête a chacun de mes enfants.

Recevés je vous prie, Monsieur, la nouvelle assurance des sentiments du plus profond respect et reconnaissance avec les quels j’ai L’honneur d’être Monsieur Votre trés humble & trés obt Servteur.