Thomas Jefferson Papers

To Thomas Jefferson from Louis of Parma, 2 November 1795

From Louis of Parma

Escorial ce 2. Novbre. 1795.

Monsieur

Depuis bien longtemps je desirais ardemment de pouvoir établir une correspondance avec quelque personne des Étâts Unis d’Amérique qui fût amateur, et intelligent en histoire Naturelle. Mon bût était d’enrichir ma collection par les productions de ce pays en tous les trois règnes, et pouvoir servir mon correspondant avec des échanges de toutes les productions d’Europe qu’il pût desirer. Je cherchais en même temps une instruction sur les moeurs, et le gouvernement de ce pays, ce que j’esperais pouvant y trouver une personne comme je la désirais. Mais comment faire? Comment trouver une personne comme je la cherchais, dans un pays ou je ne connais personne?

Dans le moment où je croyais en être le plus éloigné, j’espere d’en être voisin. J’ai eu le bonheur de connaître ici Mr. Pickney vôtre ministre extraordinaire auprès de cette cour; son amabilité, ses talents, (que j’ai entendu louer par tous ceux qui ont eu occasion de le traiter) et son merite, m’ont donné le courage de lui expliquer mon desir. Il m’a proposé, de me mettre en correspondance avec vous; et les éloges qu’il m’à fait de toutes vos qualités, ont augmenté le desir que j’avais déjà formé. Mais en même temps, j’ai reflechi à mon insolence: comment aller disturber un homme de tant de merite comme vous, avec une proposition qui ne peut que l’incommoder, et ne peut lui faire aucun plaisir? Comment demander un plaisir à une personne que je ne connais pas, quand je vois qu’on a de la peine à l’obtenir, de ceux que l’on traite tous les jours? Non; je remedierai en partie à ma faute, (si je puis) en vous priant de jetter ma lettre au feu, et de ne plus y penser, si ma proposition, et correspondance peut vous ennuyer la moindre chose; il peut se faire que vous vous soyéz donné entierement à l’agriculture abbandonnant toutes les autres occupations; il peut se faire que vous ne vouliéz plus vous incommoder de correspondances, ou aumoins que vous ne les vouliéz conserver qu’avec ceux qui peuvent vous être d’agrément comme des litterats, et savans, et non des butors comme je le suis. Enfin dans tous ces cas, je vous prie à ne pas vous prendre un moment d’ennui pour moi. Seulement si vous me jugiéz capable de vous être utile à quelque chose, pour vous procurer des productions Européennes, et que ma proposition ne vous génat pas; alors je vous prierais à me repondre, et établir le plan sur lequel nous pourrons commencer nôtre correspondance: de toute façon il ne s’effacera jamais de mon coeur les sentimens d’estime que j’ai pour vous, et avec lesquels je suis Monsieur Vôtre très attaché

Louis Pe. de Parme

RC (DLC); endorsed by TJ as received 3 June 1796 and so recorded in SJL. Enclosed in Thomas Pinckney to TJ, 16 Mch. 1796.

Louis (1773–1803) was prince and heir to the throne of the northern Italian duchy of Parma, which was ruled by a branch of the Spanish Bourbons. That dynastic connection was reinforced when Louis married his cousin, the Infanta María Luisa, a younger daughter of King Carlos IV of Spain, in August 1795. Little is known of Louis’s education in Parma, but he evidently devoted himself to the study of the natural sciences, especially the flora and fauna of Parma, and was apparently interested in the development of resin and other plant derivatives. In Europe, Charles Willson Peale reported, Louis “was esteemed a man of Science, or at least an encourager of Sciences,” and the French industrial chemist Jean Antoine Chaptal, while declining Louis’s suggestion that they jointly build factories in Spain, noted that the prince had a very good understanding of chemistry. By the treaties of San Ildefonso, Aranjuez, and Lunéville negotiated between Spain and France in 1800–01, Napoleon Bonaparte renamed Tuscany the kingdom of Etruria, removed its ruling archduke, and installed Louis as king in 1801; in exchange, Spain retroceded to France the territory of Louisiana that it had controlled since 1763. Louis’s reign in Florence as Ludovico I was hampered by the continuing French military presence and by the worsening epilepsy and mental aberrations that led to his early death (Enciclopedia Italiana di Scienze, Lettere ed Arti, 36 vols. [Rome, 1929–39], xxi, 597; Paul Marmottan, Le Royaume d’Étrurie (1801–1807), 2d ed. [Paris, 1896], 50–4, 107, 122–23, 305–6, 335–6; Prince Sixte de Bourbon, La Reine d’Étrurie [Paris, 1928], 3; Peale, Papers description begins Lillian B. Miller and others, eds., The Selected Papers of Charles Willson Peale and His Family, New Haven, 1983–2000, 5 vols. in 6 description ends , ii, pt. 2, p. 684; Jean Antoine Chaptal, Mes Souvenirs sur Napoléon [Paris, 1893], 39–40; DSB description begins Charles C. Gillispie, ed., Dictionary of Scientific Biography, New York, 1970–80, 16 vols. description ends , s.v. “Chaptal, Jean Antoine”).

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